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Céréales Le marché du blé toujours dans le vert

Les prix du blé poursuivaient leur progression, ce mardi 21 janvier 2020, profitant de la forte demande internationale, et sur fond d’inquiétudes grandissantes des exportateurs de grains quant aux conséquences des grèves dans les ports français.

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Alors que le trafic des trains de fret SNCF a repris, une nouvelle opération « ports morts » devait démarrer le mercredi 22 janvier 2020, pour trois jours, à l’appel de la CGT. « Les dockers ont décidé de poursuivre le mouvement et l’impact commence à se faire sentir assez sérieusement sur les flux d’exportation », a témoigné Jean-François Lépy, référent logistique pour Intercéréales et représentant, au sein de l’interprofession, du Synacomex (Syndicat national du commerce d’exportation des céréales). « Aujourd’hui, on est dans une phase du mouvement dans laquelle les bateaux mettent beaucoup de temps à charger », ce qui entraîne « un surcoût sur la location des bateaux », a déploré Jean-François Lépy.

Positionnement sur d’autres ports

Mais ce qui inquiète surtout, selon lui, les exportateurs de grains français, c’est la perte de marchés au profit de leurs voisins européens.

 

« Des bateaux que nous aurions dû charger à la fin de janvier ou au début de février commencent à se positionner sur d’autres ports que les ports français », a affirmé Jean-François Lépy, citant au premier rang l’Allemagne, mais aussi les pays de la Baltique et de la mer Noire.

 

Se basant sur la projection établie par FranceAgriMer de 12,4 millions de tonnes d’exportation de blé vers les pays tiers (hors UE) cette année, Jean-François Lépy a chiffré à 1,5 Mt de céréales, dont 1 Mt de blé, ce qui sort chaque mois des ports français.

De 500 000 à 700 000 t de chargements perdus

Sur cette base, il a évalué entre 500 000 et 700 000 tonnes de chargements perdus, l’impact potentiel de ces trois jours de grève à venir. Des chargements « qui ne seront pas repoussés, qui seront chargés ailleurs ».

 

Un préjudice potentiel d’autant plus cuisant, selon Jean-François Lépy, que la France, nantie d’une belle récolte de blé, reprenait position chez des clients meuniers d’Afrique de l’Ouest qu’elle avait perdus après la récolte de 2016, catastrophique tant en volumes qu’en qualité.

 

Ces meuniers, qui n’ont pas forcément de grandes capacités de stockage, « sont au bord de la rupture et doivent s’approvisionner ailleurs », a conclu Jean-François Lépy.

Rythme soutenu des exportations françaises

Ces inquiétudes surviennent alors que les derniers chiffres de Bruxelles mettent une nouvelle fois en lumière le rythme soutenu des exportations françaises. Pour les quatre dernières semaines, les exportations de blé tendre européen ont progressé de 2,3 Mt, dont plus de la moitié au crédit de la France (+1,27 Mt).

 

Vers 17h30 sur Euronext, la tonne de blé progressait de 1,50 euro sur l’échéance rapprochée de mars, à 197,25 euros, et de 1,75 euro pour l’échéance de mai, à 195,75 euros.

 

La tonne de maïs, quant à elle, était stable pour l’échéance de mars, à 172,50 euros, et progressait de 25 centimes d’euros pour juin, à 176,50 euros.

 

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